Changer de vie

« Nous avons le pouvoir d’interférer sur notre histoire, de la vivre d’une certaine manière, en nous plaçant tantôt dans la peau d’un personnage, tantôt dans la peau d’un autre. Nous répétons le même programme, inlassablement, pour tenter de le comprendre, cycles après cycles. Nous fonctionnons comme devant un ordinateur. Nous regardons l’écran et commentons ce que nous voyons, çà nous plait ou çà ne nous plait pas. Dès lors que nous croyons en une certaine interactivité, nous prenons des décisions pour modifier un peu le scénario, et changer quelques lignes. Selon les fonctionnalités possibles de notre programme, cette démarche est validée ou invalidée par sa structure même. Y-t-il un début à cette histoire? Une fin?
Si un programme est bugué, il se peut que nous nous acharnions dessus afin de le rendre fonctionnel, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des programmes dysfonctionnels. Un programme non-fonctionnel rend fou, la vie perd son sens. Nous ne savons plus comment l’utiliser, et quand nous parvenons à le faire, il plante.
Changer le programme est une toute autre histoire. Ça n’est d’ailleurs pas une histoire, çà se passe au delà de l’histoire, derrière l’histoire. Personne ne peut changer le scénario d’un film en le regardant et en s’agitant devant. C’est pourtant ce que nous croyons pouvoir faire. La seule manière de changer le programme, c’est de le désinstaller et d’en mettre un autre. Il faut pénétrer la structure de l’ordinateur pour cela. Accepter de changer vraiment. De perdre ses repères pour en retrouver d’autres.
J’espère que cette parabole mi-cybernétique mi-cinématographique peut éclairer le contenu de mon propos. Si çà n’est pas le cas, je vais essayer d’utiliser l’image qu’utilisait les anciens pour cela : celle de l’arbre.
Un arbre donne des fruits qui lui sont propres. Ses racines nécessitent un terre particulière. Il capte la lumière par ses feuilles qui ont une forme particulière, tire les minéraux dont il a besoin pour vivre par ses racines. Ses fleurs dégagent un parfum spécial, et permettent sa reproduction. L’arbre connaît l’hiver, ses feuilles tombent, le froid et la nuit le gagne, le printemps où des bourgeons se pointent et l’été où le fruit est mur et tombe afin d’être récolté. De ses fruits, on tire la semence, qui donne d’autres arbres de la même espèce, et ainsi de suite. On taille ses branches afin qu’il revive lorsqu’il est épuisé. Tailler les branches ne change pas l’espèce de l’arbre. On plante des graines et on se plaint du fruit si nous le trouvons amer. Lorsque l’arbre est malade, ou qu’il ne donne aucun fruit, nous le coupons et le jetons au feu comme l’a dit Jésus au sujet du figuier. La question est donc, comment changer les espèces d’arbres dans le jardin?
En plantant d’autres graines bien-sûr.
L’arbre est notre corps, notre esprit, nos émotions, jusqu’à l’ADN de notre existence, sa nature influence notre vie et surtout la manière dont on la vit. En lui se déploie toute une logique déterminée. Changer de vie au sens strict signifie changer de graines. Les graines sont très subtiles, regardez une terre et dîtes moi si vous parvenez à les repérer…Au sens spirituel, elles sont liées au langage de notre âme. Ce sont les potentiels non-manifestés de l’esprit. Elles contiennent toute une logique bien qu’elles n’apparaissent pas dans le manifesté, ou bien sous une forme subtile, comme un univers infini contenu dans une toute petite chose. »

M.

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